1. En 330, l'empereur romain Constantin choisit comme capitale la petite ville grecque de Byzance, sur les rives du Bosphore, située au carrefour de l'Orient et de l'Occident. Il lui donne son nom: Constantinople (aujourd'hui Istanbul).
2. La nouvelle capitale prend un essor rapide et devient un foyer vivant d'art et de culture, alors que Rome est peu à peu abandonnée aux invasions barbares. C'est le début de l'empire chrétien d'Orient. Soutenu par les empereurs et le clergé , l'art se doit de glorifier la religion nouvelle - le christianisme - , de révéler la présence de Dieu et d'imposer la puissance de l'empereur.
3. C'est au 6ème siècle que commence véritablement le siècle d'or de l'art byzantin. C'est le siècle du grand empereur Justinien, bâtisseur remarquable. Justinien voulait un monument unique, illustrant toute la grandeur de l'empire.
4. C'est pourquoi il fit construire une majestueuse basilique dédiée à la sagesse divine «Hagia Sophia», en français, Sainte Sophie. Cette église fut bâtie en seulement cinq ans. En son centre, un carré, limité par quatre puissants piliers en pierre, supporte une énorme coupole de 30 mètres de diamètre, haute de 55 mètres. Un exploit ! Les 170 ouvertures de l'église laissent entrer une luminosité irréelle qui danse sur les murs de marbre et les mosaïques dorées. Tous ceux qui ont pénétré dans Sainte Sophie ont été éblouis par la splendeur de la coupole.
5. Mais, à sa mort en 565, l'empire est ruiné car Justinien a aussi beaucoup fait la guerre et pendant les deux siècles qui suivirent, l'empire connaîtra une succession de crises: invasions (en particulier arabes), luttes internes, épidémies de peste et, sur le plan artistique, crise iconoclaste, ce qui signifie que toute représentation du divin est interdite. La production d'œuvres d'art religieuses fut donc stoppée.
6. Ce n'est qu'au 9ème siècle que l'empire retrouve sa prospérité , sous l'influence d'un autre empereur, Basile Ier. Il fait construire des églises et des monastères , mais surtout il autorise de nouveau la production d'images religieuses. L'art byzantin, avec ses magnifiques mosaïques et ses belles icônes , va dès lors se développer. Son influence va s'étendre bien au-delà des frontières de l'empire, dans toute la chrétienté: en France, en Allemagne, en Russie et, bien sûr, en Italie, le pays des artistes.
7. A l'origine, l'icône désignait toute image religieuse, portative ou fixe, qu'elle soit en bois, mosaïque, marbre, ivoire, orfèvrerie ... Plus couramment, elle s'applique à une image peinte sur un panneau de bois. Les icônes, qui sont considérées comme des intermédiaires entre Dieu et les hommes, ne sont pas des peintures comme les autres mais des objets sacrés. Elles permettent de faire revivre la mémoire d'un saint ou d'instruire sur les grands événements de la Bible. On prête même à certaines icônes des pouvoirs surnaturels de guérison …
8. Même si, pendant un temps, les chrétiens n'acceptaient pas qu'il y ait des images de Dieu (crise iconoclaste), très vite les hommes ont eu besoin de Lui donner un visage pour pouvoir Le contempler et L'adorer. Mais représenter les visages du Christ, de sa mère, des saints ou des récits de la Bible n'est pas à la portée de tout le monde! C'est pourquoi la fabrication d'une icône a été durant très longtemps réservée aux moines. Cette fabrication répond à des règles précises, encore en vigueur aujourd'hui: peindre sur du beau bois, placer les couleurs dans un certain ordre (du plus sombre vers le plus clair) et privilégier les couleurs dorées.