1. Corot adorait la nature et ne s'est jamais lassé de l'admirer. Tôt le matin, il partait avec son matériel de peintre observer les arbres, les rivières et les prairies. Parfois, il se levait la nuit pour regarder la brume qui noyait la campagne. Sa peinture tout entière est un chant à la nature.
2. « Tu seras drapier comme moi, ton père, et comme le fut le père de mon père. Inutile d'insister. Ta peinture n'intéresse personne et ça ne rapporte rien … ». La carrière de peintre de Jean-Baptiste Camille Corot, né à Paris en 1796, commence mal. Ses parents ne s'intéressent pas à l'art. Seules leurs affaires les préoccupent. Dès l'âge de sept ans, ils mettent leur fils en pension et ne le voient que très rarement.
3. Pendant toute sa jeunesse, Corot ne peint donc pas mais il se promène et apprend à aimer la nature. Devenu adulte, il travaille pendant cinq ans chez un drapier, ami de son père. Corot s'ennuie et supplie son père de le laisser s'inscrire à l'Académie Suisse, une école de peinture privée très connue à Paris. Un événement très triste va tout changer pour Jean-Baptiste Camille Corot : la mort de sa petite sœur.
4. Son père en est tellement bouleversé qu'il autorise finalement son fils à abandonner le commerce du tissu et à commencer des études de peinture. Corot est si content qu'il oublie presque le chagrin de la perte de sa sœur. Il faut rattraper le temps perdu ! Corot décide qu'il ne se mariera pas afin de se consacrer entièrement à la peinture.
5. En 1825, Corot part pour l'Italie. Son voyage dure trois ans. Il découvre avec émerveillement la peinture italienne et surtout cette merveilleuse lumière méditerranéenne qui baigne monuments et paysages. Corot a trouvé sa voie: il sera paysagiste. En octobre 1828, il revient à Paris mais pas pour longtemps. A peine de retour, il repart à la recherche de nouveaux paysages qu'il rêve de peindre sur ses toiles. La Normandie, la Bretagne puis Chartres reçoivent ainsi sa visite. C'est ensuite la découverte de la Bourgogne, de l'Auvergne et du Morvan sans oublier la Suisse.
6. Corot qui est un homme très aimable a des amis partout. En Suisse, où il fait de longs séjours, il se lie d'amitié avec un peintre genevois: Barthélemy Menn. Ce dernier admire beaucoup son collègue français. Ils peignent ensemble dans la campagne genevoise. Corot aime se rendre sur les rives du lac car il retrouve la luminosité des ciels d'Italie. Certaines toiles de cette période, peintes par les deux amis, figurent en bonne place au musée d'Art et d'Histoire de Genève.
7. Maintenant, Corot est reconnu. Il reçoit des commandes officielles et de grands poètes comme Charles Baudelaire célèbrent son talent dans les journaux. Corot se lie d'amitié avec un autre très grand peintre français de l'époque: Eugène Delacroix. La célébrité ne le change cependant pas. Corot demeure un homme simple et gentil et surtout il garde le goût des voyages. Il est infatigable, se déplace en général à pied en portant son chevalet sur le dos.
8. A partir de 1862, Corot fait évoluer son œuvre. Il continue à peindre des paysages mais le sujet majeur de ses toiles n'est plus le paysage lui-même mais le souvenir. Ses toiles sont d'inspiration poétique. On trouve dans ses compositions des personnages qui sont d'abord là pour nous faire rêver. Sa peinture est tellement appréciée qu'il n'arrive pas à honorer toutes les commandes. Il laisse d'autres peintres le copier. Parfois, il accepte de signer en bas d'une toile qu'il n'a pas réellement exécutée lui-même. Lorsqu'il meurt en 1875, il laisse plus de trois mille œuvres. Sont-elles toutes de Corot ? Les experts ont du mal à le dire …